Chapitre 12 : Les tendances dans l’éducation ouverte
12.5 Les répercussions de l’« ouverture » sur les cours et les programmes : vers un changement de paradigme?
Bien que les MOOC, les technologies émergentes et l’intelligence artificelle aient accaparé toute l’attention des médias dans les dernières années, je suis convaincu que les développements dans les ressources éducatives libres, les manuels ouverts, la recherche ouverte et les données ouvertes seront de loin non seulement plus importants que les MOOC, mais aussi beaucoup plus révolutionnaires. Voici ci-dessous quelques raisons qui appuient cette déclaration.
12.5.1 Presque tout le contenu sera gratuit et ouvert
Éventuellement, la plupart des contenus théoriques seront accessibles facilement et disponibles librement sur Internet, et ce, pour toutes et tous. Cela pourrait bien représenter un glissement des rapports de force, passant ainsi du personnel enseignant et de formation vers les étudiantes et étudiants. Ces derniers ne dépendront plus désormais particulièrement de l’enseignant ou de l’instructeur en direct en tant que source primaire de contenu. Déjà, des étudiantes et étudiants boudent les cours magistraux donnés dans leur établissement d’enseignement local parce que l’enseignement sur le même sujet est bien meilleur et plus clair sur OpenCourseWare, dans les MOOC ou à la Khan Academy. Si la population étudiante peut avoir accès gratuitement aux meilleurs cours magistraux ou matériels d’apprentissage provenant de n’importe où sur la planète, y compris les universités prééminentes de l’Ivy League, pourquoi préfèrerait-elle recevoir le contenu par le biais d’un conférencier passable de la Midwest State University? Après tout, quelle valeur ajoutée ce dernier peut-il offrir à ses étudiantes et étudiants?
Il existe de bonnes réponses à cette question, mais cela implique d’envisager très minutieusement comment le contenu sera façonné et présenté par le personnel enseignant ou de formation, afin de le rendre particulièrement différent de ce que les étudiantes et étudiants peuvent trouver ailleurs. Pour les professeurs-chercheurs, il s’agirait peut-être d’inclure l’accès à leurs plus récentes études de recherche encore inédites; alors que pour le personnel enseignant, cela pourrait être leur perspective unique sur un sujet particulier et, pour d’autres, une combinaison unique de sujets en vue de procurer une approche intégrée interdisciplinaire. Toutefois, il sera toujours inacceptable pour la majorité des étudiantes et étudiants qu’on leur propose un réaménagement d’un contenu « standard », pouvant être trouvé aisément ailleurs sur Internet et offrant une qualité supérieure.
En outre, si nous considérons la gestion du savoir comme l’une des compétences essentielles à l’ère numérique, il est peut-être préférable d’habiliter les étudiantes et étudiants à trouver, à analyser, à évaluer et à appliquer le contenu au lieu que ce soit le personnel enseignant qui le fasse pour eux. Si une grande partie du contenu des cours est disponible ailleurs, les étudiantes et étudiants chercheront de plus en plus auprès de leur établissement d’enseignement local un soutien pour leur apprentissage, plutôt que la prestation du contenu des cours. Cela signifie de diriger les apprenantes et apprenants vers des sources appropriées de contenus, de les aider quand ils se débattent avec des concepts difficiles et de leur procurer des occasions d’appliquer leurs connaissances et de développer des habiletés pratiques. Il s’agit aussi pour le personnel enseignant de donner des rétroactions rapides et pertinentes si les étudiantes et étudiants en ont besoin. Et surtout, il faut créer un environnement d’apprentissage riche dans lequel ces derniers peuvent étudier (voir Chapitre 6). Enfin, cela inclut de transposer les rôles de l’enseignement : c’est-à-dire de passer de la transmission de l’information vers la gestion du savoir, depuis la sélection, la structuration et la prestation du contenu vers le soutien aux apprenantes et apprenants.
Donc pour la majorité des étudiantes et étudiants au sein de leur université ou collège (à l’exception peut-être des universités de recherche les plus avancées), la qualité du soutien à l’apprentissage comptera finalement plus que la prestation de qualité du contenu qui peut être obtenue ailleurs de toute façon. C’est un grand défi que devront relever les membres du personnel enseignant et de formation, qui se voient eux-mêmes essentiellement en tant que des experts du contenu.
12.5.2 La modularisation
La création de ressources éducatives libres (en tant que petits objets d’apprentissage, mais de plus en plus en tant que courts « modules » d’enseignement, en utilisant des matériels d’une durée de cinq minutes à une heure) et la diversification croissante des marchés aboutissent enfin à l’application de deux des principes clés des REL : réutiliser et remixer. Autrement dit, le même contenu disponible sous une forme numérique accessible de façon ouverte peut être intégré à une gamme d’applications différentes et/ ou combiné avec d’autres REL pour créer un seul module d’enseignement, un cours ou un programme, comme le montre le Scénario G.
Entre 2015 er 2018, au moyen de son fonds pour l’élaboration de cours en ligne, le gouvernement de l’Ontario a encouragé les établissements d’enseignement à créer des REL. Conséquemment, plusieurs universités ont rassemblé dans leur propre établissement les membres du corps professoral qui enseignent le même champ de contenu (p. ex., la statistique), mais travaillant dans différents départements, en vue de créer des REL « de base » pouvant être partagées entre leurs différents départements. La prochaine étape logique serait de réunir à travers le système ontarien les enseignantes et enseignants dans une matière comme la statistique afin qu’ils mettent au point un ensemble intégré de modules de REL sur la statistique, qui couvrirait des parties substantielles du curriculum pour cette matière. Ce travail collectif dégagerait les avantages suivants :
- une qualité plus élevée grâce à la mise en commun des ressources (deux experts en la matière valent mieux qu’un, avec le soutien fourni par les concepteurs pédagogiques et les producteurs Web);
- davantage de REL que peut produire l’enseignante ou enseignant seul ou un seul établissement;
- la cohérence du sujet et l’absence de dédoublement;
- plus de probabilités que le personnel enseignant d’un établissement d’enseignement utilise les matériels créés dans d’autres établissements s’il a contribué à la sélection et la conception des REL.
À mesure que la gamme et la qualité des REL augmentent, le personnel enseignant et les étudiantes et étudiants seront aptes à bâtir un curriculum grâce à un ensemble de « composantes de base » des REL. Le but serait de réduire le temps que le personnel enseignant consacre à la création des matériels (et peut-être de créer leur propre REL dans des domaines de sujets spécifiques ou d’expertise en recherche). Cela vise aussi que le personnel enseignant utilise plus son temps pour le soutien à l’apprentissage des étudiantes et étudiants plutôt que pour la prestation du contenu.
12.5.3 La désagrégation des services
L’éducation ouverte et la numérisation habilitent ce que les établissements d’enseignement avaient tendance auparavant à offrir en tant qu’un ensemble complet de services qui pouvait être divisé et offert séparément, selon la demande du marché et les besoins uniques des apprenantes et apprenants individuellement. Ces différents services peuvent être les suivants :
- orientation scolaire (évaluation des besoins d’apprentissage; conseils d’admission);
- choix des objectifs/résultats/compétences de l’éducation;
- accès à un contenu numérique « ouvert » sous la forme de REL ou de MOOC;
- soutien à l’apprenant, y compris un choix de :
- orientation thématique (élaboration d’un programme d’études);
- un tutorat à la demande (par exemple, lorsque les étudiants sont « bloqués »);
- différentes activités d’apprentissage (tests, projets, etc.);
- un retour d’information sur les activités d’apprentissage;
- la préparation de l’évaluation;
- évaluation sur demande.
Parmi ces modules ou ces services, les étudiantes et étudiants sélectionneront et utiliseront ceux qui répondent le mieux à leurs besoins. C’est probablement le modèle qui s’appliquera pour les apprenants tout au long de la vie en particulier. Même si la plupart des changements vraiment significatifs ne se soient pas encore arrivés, les premières indices laissant entrevoir que ce processus se produit déjà sont visibles. Quelques exemples sont présentés ci-dessous.
12.5.3.1 L’admission et une orientation pour le choix du programme
Ce service est déjà offert par l’Empire State University, un établissement d’enseignement qui fait partie de la State University of New York. Les apprenantes et apprenants adultes envisageant un retour aux études ou un changement de carrière ont accès à un mentorat pour les orienter quant aux cours et aux combinaisons possibles, qui conviennent le mieux à leur vie antérieure et à leurs futurs souhaits et qu’ils peuvent suivre auprès de l’université. En respectant certaines limites, les étudiantes et étudiants éventuels peuvent en fait concevoir le grade qu’ils désirent obtenir. Il se peut aussi qu’à l’avenir, des établissements d’enseignement se spécialisent dans ce genre de services au niveau du système.
12.5.3.2 Élaborer un programme d’études
Les étudiants pourraient être conseillés sur un programme d’études approprié qui peut être construit pour répondre à leurs besoins. Par exemple, la faculté d’informatique de l’université Dalhousie a mis au point un outil appelé Daedalus qui permet essentiellement de construire une carte montrant l’interdépendance entre des résultats d’apprentissage spécifiques et le contenu des cours, y compris l’ordre des cours (voir les poches d’innovation de Contact North pour plus de détails).
Une fois que cette carte d’un programme diplômant, d’une autre qualification ou d’un cursus a été construite, les étudiants peuvent alors choisir leurs propres cours ou suivre un cursus – et peut-être négocier ce qui est nécessaire à l’obtention d’un diplôme. Cette démarche peut tout aussi bien s’appuyer sur les REL que sur l’enseignement en classe.
12.5.3.3 Le soutien aux apprenantes et aux apprenants
Les étudiantes et étudiants peuvent avoir déjà déterminé ce qu’ils veulent étudier par le biais d’Internet, par exemple un MOOC. Dans de tels cas, ils cherchent peut-être de l’aide pour leurs études, notamment : comment rédiger les travaux de cours, où trouver de l’information et demander des rétroactions sur leurs travaux de cours et sur leurs réflexions. Ils ne souhaitent pas nécessairement obtenir un crédit, un grade ou une autre qualification; mais si c’est le cas, ils paieront séparément les frais de l’évaluation. Actuellement, les étudiantes et étudiants assument les couts des tuteurs privés pour ce service. Toutefois, il est faisable que les établissements d’enseignement puissent fournir aussi ce service, à condition qu’un modèle d’affaires convenable soit élaboré et mis en œuvre.
12.5.3.4 L’évaluation
Parfois, des apprenantes et apprenants pensent que, grâce à leurs études et à leurs expériences de travail antérieures, ils peuvent se soumettre à un examen de reconnaissance des acquis afin d’obtenir des crédits. L’apprenant peut également souhaiter présenter un portfolio de travaux pour démontrer ses connaissances et ses compétences. Tout ce qu’il demande à l’institution, c’est de lui donner la possibilité d’être évalué. Des établissements comme la Western Governors’ University ou la division d’apprentissage ouverte de la Thompson Rivers University offrent déjà un tel service. Cela serait donc une prochaine étape logique pour nombre d’autres universités ou collèges de mettre en place une forme quelconque d’évaluation des acquis antérieurs ou de l’Évaluation et reconnaissance des acquis (ÉRA).
12.5.3.5 Les qualifications « assemblées »
Plusieurs apprenantes et apprenants peuvent avoir acquis un éventail de crédits, d’insignes ou de certificats (microcrédits) décernés par une fourchette d’établissements d’enseignement différents. Dans de tels cas, un établissement d’enseignement peut évaluer ces qualifications et ces expériences, et ensuite aider l’apprenante ou apprenant à poursuivre ses études en suivant les cours requis, puis lui attribuer ensuite une qualification supérieure ou plus approfondie, comme un diplôme. L’évaluation des acquis antérieurs ou de l’ÉRA constitue une étape dans cette direction, mais il existe aussi d’autres processus différents à ces fins.
12.5.3.6 Un rabais sur les cours et les programmes entièrement en ligne
Pour les apprenantes et apprenants qui ne peuvent pas ou ne veulent pas faire leurs études sur le campus, le cout d’un cours donné entièrement en ligne pourrait être moins élevé que ce que paient les étudiantes et étudiants qui reçoivent une expérience entière sur le campus.
12.5.3.7 L’accès ouvert au contenu
Dans ce cas, l’apprenante ou apprenant ne cherche pas à obtenir des qualifications; mais il veut avoir accès au contenu et, plus particulièrement, à des connaissances nouvelles et émergentes. Les MOOC en sont un exemple quoiqu’il existe aussi d’autres exemples, incluant OpenLearn et les manuels ouverts.
12.5.3.8 L’expérience de campus complète
Ici nous parlerons de l’ensemble « traditionnel » intégré, que reçoivent maintenant les étudiantes et étudiants à temps plein basés sur le campus. Pourtant, cela serait beaucoup plus cher que les autres services désagrégés.
12.5.3.9 Les modèles de financement
Veuillez noter que j’ai évité de relier ces services à un modèle de financement spécifique. C’est une décision délibérée de ma part, parce qu’il pourrait être :
- couvert par la privatisation où chaque service est facturé séparément, et l’utilisatrice ou utilisateur paie le service qu’il utilise (mais pas les autres qu’il n’utilise pas);
- financé par un système de coupons, au moyen duquel chaque individu à compter de l’âge de 18 ans a droit à une quantité hypothétique de soutien financier provenant de l’État pour l’éducation postsecondaire et il peut payer pour une gamme de services grâce à ce coupon jusqu’à ce que son fonds individuel soit épuisé;
- tous les services ou une partie de ceux-ci devraient être disponibles gratuitement en marge d’un système d’éducation ouverte subventionné par des fonds publics;
- un mélange de tout ce qui précède.
Quel que soit le modèle de financement, les établissements d’enseignement auront besoin d’être aptes à fixer le prix des différents services avec exactitude.
12.5.3.10 L’argument contre la désagrégation
Il existe également de solides arguments contre la désagrégation des services. Gallagher (2019) affirme que les collèges et universités performants de l’avenir seront intégrés : conçus de manière cohérente et cohésive pour aider les étudiants à vivre une expérience d’apprentissage qui est plus que la somme de ses parties et qui dure toute la vie.
Toutefois, il ne s’agit pas d’une question de choix et il faut tenir compte, dans une certaine mesure, des besoins des apprenants à différents moments de leur cycle d’apprentissage. La plupart des jeunes étudiants qui sortent du lycée auront probablement besoin d’une expérience universitaire intégrée. Cependant, les adultes qui travaillent ou les étudiants qui ont obtenu leur diplôme peuvent ne pas vouloir, ne pas avoir besoin et ne pas avoir les moyens de s’offrir l’ensemble des cours. La désagrégation apportera la flexibilité nécessaire à l’apprentissage tout au long de la vie.
12.5.3.11 Le besoin d’une flexibilité accrue dans les services
En tout cas, il y a maintenant une diversité croissante des besoins des apprenantes et apprenants. Par exemple, les élèves venant du secondaire veulent une éducation à temps plein, les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs veulent faire de la recherche et les apprenantes et apprenants permanents (ayant presque tous déjà passé à travers un système d’éducation supérieure subventionné par des fonds publics) veulent continuer à étudier pour des raisons professionnelles ou personnelles. La diversité grandissante des besoins exige une approche plus flexible pour procurer des occasions d’éducation à l’ère numérique. La désagrégation des services et les nouveaux modèles de financement, combinés à l’accessibilité accrue au contenu ouvert gratuit, sont certains des moyens grâce auxquels cette flexibilité peut être fournie. Pour des points de vue de rechange sur cet enjeu (voir Carey, 2015; Large, 2015).
12.5.4 Conclusions
En dépit de toute la frénésie suscitée par les MOOC, ceux-ci sont en fait un cul-de-sac pour fournir des qualifications de qualité supérieure que veulent les apprenantes et apprenants n’ayant pas un accès adéquat à l’éducation. Le principal obstacle à l’éducation n’est pas le manque de contenu bon marché, mais c’est plutôt l’absence d’accès aux programmes menant à des titres de compétence, parce que de tels programmes coutent trop cher et/ou parce qu’il n’y a pas suffisamment de personnel enseignant qualifié. Travailler afin d’établir la gratuité du contenu n’est pas une perte de temps (s’il est conçu adéquatement pour un usage secondaire), mais il faudra encore consacrer beaucoup de temps et d’efforts pour l’intégrer de façon appropriée dans le cadre de l’apprentissage.
Les ressources éducatives libres ont un rôle important à jouer dans l’éducation en ligne. Cependant, il est obligatoire de bien les concevoir et de les élaborer dans un contexte d’apprentissage plus large qui englobe les activités essentielles nécessaires pour le soutien de l’apprentissage (p. ex., des possibilités d’interaction étudiant-enseignant et avec des pairs) et au sein d’une culture de partage, comme des consortiums de partenaires égaux ou d’autres cadres procurant un contexte qui encourage et soutient le partage. Autrement dit, rendre les REL utiles exige des compétences et un dur labeur; et si on « vend » les REL en tant que panacée pour l’éducation, cela fait beaucoup plus de mal que de bien.
Quoique l’apprentissage ouvert et flexible, l’éducation à distance et l’apprentissage en ligne aient des significations différentes, ils ont tout de même une seule chose en commun : la tentative de fournir des moyens de rechange pour offrir des occasions d’éducation ou de formation de qualité supérieure aux personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas suivre des programmes conventionnels sur le campus.
En outre, il n’existe plus désormais d’obstacles juridiques ou techniques insurmontables qui pourraient empêcher de mettre en œuvre la gratuité des matériels éducatifs. L’usage réussi des REL requiert cependant une mentalité particulière à la fois chez les détenteurs du droit d’auteur, qui sont les créateurs des matériels, ainsi que chez les utilisatrices et utilisateurs (le personnel enseignant et de formation), qui pourraient se servir de ces matériels dans leur enseignement. Donc, le principal défi porte sur les changements culturels.
Finalement, un système d’éducation supérieure bien subventionné par des fonds publics reste encore le meilleur moyen de garantir l’accès à l’éducation supérieure pour la majorité de la population. Cela étant dit, il existe tout de même un espace énorme pour effectuer des améliorations au sein de ce système. L’éducation ouverte et ses outils offrent une manière très prometteuse pour réaliser des améliorations très nécessaires.
12.5.5 Le futur vous appartient
Il s’agit ici simplement de mon interprétation de la façon dont les approches envers le contenu ouvert et les ressources ouvertes pourraient changer radicalement la manière d’enseigner et, pour les étudiantes et étudiants, d’apprendre à l’avenir. Un scénario que j’ai créé est inséré au début de ce chapitre : il suggère comment cela pourrait se dérouler dans un programme particulier.
Et plus important encore, il n’y a pas seulement un scénario du futur, mais il en existe plutôt un grand nombre! L’avenir sera déterminé par une palette de facteurs, dont plusieurs hors du contrôle par le personnel enseignant et de formation. Mais à titre de personnel enseignant, l’arme la plus puissante que nous possédons est notre imagination et notre vision. Le contenu ouvert et l’apprentissage ouvert reflètent une philosophie particulière de l’égalité et des occasions créées par l’éducation. Les enseignants et enseignantes, et même, leurs étudiantes et étudiants peuvent décider de mettre en pratique cette philosophie de multiples manières différentes. Cependant, la technologie nous offre maintenant beaucoup plus de choix pour prendre de telles décisions. Par conséquent, il y a encore beaucoup de place pour plusieurs autres scénarios qui visent à étendre l’accès et les occasions d’éducation.
Références et lectures supplémentaires
Carey, K. (2015) The End of College New York: Riverhead Books
Gallagher, C. (2019) Integrative Learning for a Divided World Baltimore ML: John Hopkins Press
Large, L. (2015) Rebundling College Inside Higher Ed, April 7
Activité 12.5 Construire un cours ouvert en théorie et en pratique
- Relisez le Scénario G. Pourriez-vous élaborer un scénario de futur pour vos cours et programmes qui met complètement à profit l’utilisation des REL et des différents modes de prestation?
(Cela sera plus facile et efficace si vous pouvez le réaliser avec une variété d’autres enseignantes et enseignants, de concepteurs pédagogiques et de producteurs Web dans le cadre par exemple d’un atelier de perfectionnement professionnel en éducation.)
Il n’y a pas de rétroaction pour cette activité.
Points clés à retenir
- Les ressources éducatives libres offrent plusieurs avantages, mais pour être efficaces, elles doivent être bien conçues et enchâssées dans un environnement d’apprentissage riche.
- La disponibilité grandissante des REL, des manuels ouverts, de la recherche ouverte et des données ouvertes signifie qu’à l’avenir, presque tout le contenu théorique sera ouvert et accessible librement sur Internet.
- Par conséquent, les étudiantes et étudiants se tourneront de plus en plus vers les établissements d’enseignement pour le soutien de l’apprentissage et l’aide au développement des habiletés qui sont nécessaires à l’ère numérique plutôt que pour la prestation du contenu. Cela aura des conséquences majeures sur le rôle du personnel enseignant et de formation, ainsi que sur la conception des cours.
- Les REL et d’autres formes d’éducation ouverte mèneront à une modularisation accrue et une désagrégation des services d’apprentissage, qui sont nécessaires pour répondre aux besoins de plus en plus diversifiés des apprenantes et apprenants à l’ère numérique.
- Les cours en ligne largement ouverts (MOOC) sont essentiellement un cul-de-sac pour fournir des qualifications de qualité supérieure aux apprenantes et apprenants qui n’ont pas un accès adéquat à l’éducation. La principale valeur des MOOC est de procurer des possibilités d’éducation non formelles et de soutenir les communautés de pratique.
- Les REL, les MOOC, les manuels ouverts et d’autres formes numériques d’ouverture sont importants pour aider à élargir l’accès aux occasions d’apprentissage; mais ultimement, ce sont des améliorations plutôt que des remplacements pour un système d’éducation publique bien subventionné qui reste pourtant le fondement de base pour habiliter l’accès égal aux occasions d’apprentissage.