Chapitre 4 : Les modèles d’enseignement en ligne

Scénario E : ETEC 522 – Entreprises en apprentissage électronique

 

Figure 4 E Image: Harper Adams University

Marc : Hé Georges, viens t’assoir avec nous! Tu pourras parler à Alice et à Boris du cours bizarre que tu suis à la UBC.

Georges : Allo, vous deux! Ouais, c’est un super cours… mais très différent de tous les autres que j’ai déjà suivis.

Boris : Ça traite de quoi?

Georges : C’est un cours qui montre comment démarrer une entreprise technologique.

Alice : Ah! Je pensais que tu faisais une maîtrise en éducation.

Georges : Oui, c’est vrai. Ce cours présente comment les nouvelles technologies peuvent être utilisées dans l’éducation et comment bâtir une entreprise en se basant sur ces technologies.

Marc : Vraiment, Georges? Alors où sont passés les principes socialistes, l’importance de l’éducation publique et tout ça? As-tu abandonné et décidé de devenir un gros capitaliste?

Georges : Non, pas du tout. Le but de ce cours vraiment, c’est de me pousser à réfléchir sur comment mieux utiliser la technologie à l’école ou au collège.

Marc : Et aussi comment faire des bénéfices aussi, d’après moi…

Boris : Tais-toi donc, Marc! Moi, ça m’intéresse, Georges, parce que je suis un programme d’entreprise d’entraînement qui fonctionne comme une entreprise réelle. Vas-tu apprendre comment créer une entreprise en 13 semaines? Allons bon…

Georges : Non, c’est plus une question de devenir entrepreneur – quelqu’un qui prend des risques et qui essaie un truc différent.

Marc : Avec l’argent des autres.

Georges : Veux-tu vraiment savoir en quoi consiste ce cours ou veux-tu juste m’embêter?

Alice : Georges a raison, Marc. Alors Georges, as-tu déjà choisi une technologie?

Georges : Presque. On passe la plupart du temps dans le cours à faire des recherches et à analyser les technologies émergentes qui pourraient être appliquées en éducation. Il faut qu’on fasse des recherches pour trouver une technologie adéquate. Puis on va préparer un plan, qui montre comment elle serait utilisée en éducation et comment une entreprise pourrait être bâtie à partir de ce concept. Mais je pense que le vrai but est de nous forcer à réfléchir comment la technologie pourrait améliorer ou changer l’enseignement et l’apprentissage.

Boris : Alors, quelle technologie as-tu choisie?

Georges : Tu sautes des étapes, Boris. On passe à travers deux périodes d’entraînement, la première pour analyser le marché edtech et la deuxième pour comprendre l’entrepreneuriat et ce qu’il faut pour être un entrepreneur. Ris-tu de moi, Marc?

Marc : Ouais, je te vois en uniforme de combat en train de ramper à travers des tranchées, avec un manuel dans la main, sous les coups de feu des ennemis.

Georges : Non, ce n’est pas ce genre de période d’entraînement. Ce cours est totalement en ligne. Notre instructeur nous oriente vers quelques technologies pour nous aider à démarrer. Mais parce qu’il y a constamment de nouveaux trucs qui émergent, il nous encourage à faire nos propres choix dans nos recherches. Et on s’aide tous entre nous. J’ai peut-être examiné plus de 50 produits ou services jusqu’ici, et nous partageons toutes nos analyses. En ce moment, j’ai réduit mes choix à trois possibilités. Mais je suis obligé de me décider bientôt, parce que je dois faire un résumé en quelques secondes sur YouTube qui sera noté pour mon cours.

Boris : Un quoi?

Georges : Si tu te renseignes à ce sujet, tu verras une courte vidéo YouTube qui propose l’affaire. Je dois préparer un argumentaire de vente et le présenter en huit minutes ou moins pour la technologie que j’aurai choisie. Ça représentera 25 % de mes notes pour le cours.

Alice : Aïe, ce n’est pas facile!

Georges : Oui… heureusement qu’on s’entraide beaucoup dans la classe. Il faut qu’on prépare chacun une vidéo préliminaire et tous les camarades de la classe participent en fournissant une critique. Puis, on a quelques jours pour terminer et envoyer notre version finale.

Alice : Pour quelles autres activités reçois-tu des notes?

Georges : J’ai eu 25 % de mes notes pour le premier travail de cours : une analyse sur un produit appelé Dybuster, qui est utilisé pour aider les apprenantes et apprenants dyslexiques. J’ai examiné principalement ses forces et ses faiblesses pédagogiques et sa viabilité commerciale probable. Pour le deuxième travail de cours, qui vaut aussi 25 % des notes, il fallait bâtir une application d’un produit ou service particulier. Dans mon cas, c’était un module d’enseignement utilisant un produit spécifique. Pour le réaliser, j’ai fait équipe avec trois autres étudiants. En nous servant d’un outil en ligne de simulation de série qu’on peut utiliser gratuitement, notre équipe a conçu un petit module didactique qui montre une réaction chimique. Le dernier quart de mes notes me sera donné pour l’analyse de ma contribution aux discussions et aux activités.

Boris : Quoi, c’est toi qui te donnes tes propres notes?

Georges : Non, je dois rassembler mes meilleures contributions dans un portfolio, puis je les envoie à l’instructeur, qui m’attribue ensuite des notes basées sur la qualité de mes contributions.

Alice : Mais ce que je ne comprends, c’est : quel est le curriculum? Quels manuels faut-il que tu lises? Qu’est-de que tu dois savoir?

Georges : Bien sûr, il y a les deux périodes d’entraînement obligatoires… Mais en fait, c’est les étudiants qui établissent le curriculum. Pour notre travail de la première semaine, notre instructeur nous demande d’examiner une série de technologies émergentes qui pourraient être pertinentes pour l’éducation. Puis on sélectionne huit technologies, qui forment les bases de nos groupes de travail. J’ai déjà beaucoup appris, juste en recherchant et en analysant différents produits sur Internet. On doit justifier nos décisions après avoir réfléchi. Sur des questions comme : Quel type de philosophie d’enseignement impliquent-ils? Quels sont les critères que j’utilise quand j’avalise ou rejette un produit? Est-ce que c’est un outil durable? Et en plus, on n’est pas obligé de se débarrasser d’un bon matériel d’enseignement, parce que la compagnie a fait faillite et ne soutient plus cette technologie. Ce que j’apprends vraiment, c’est de faire une réflexion sur la technologie différemment. Avant, je ne pensais pas à enseigner différemment. J’essayais simplement de trouver une technologie qui me rendrait la vie plus facile. Mais ce cours m’a ouvert les yeux sur de vraies possibilités. J’ai l’impression que je suis maintenant dans une meilleure position pour brasser la cage à mon école et l’amener à l’ère numérique.

Alice (avec un soupir) : Ouais, je suppose que c’est ça la différence entre un cours de premier cycle et un cours d’études supérieures. Tu ne pourrais pas accomplir ça si tu n’avais pas déjà un gros bagage d’études, n’est-ce pas?

Georges : Non, Alice, je n’en suis pas sûr du tout. En réalité, cela n’a jamais empêché un grand nombre d’entrepreneurs de développer quand même des outils pour l’enseignement!

Marc : Désolée Georges, tu as raison. Et j’ai vraiment hâte que tu deviennes un riche capitaliste, parce que nos verres sont vides, et c’est à ton tour de nous payer une tournée!

Ce scénario se base sur un cours d’études supérieures de la UBC, qui mène à une maîtrise en technologie éducative.

Les enseignants de ce cours sont David Vogt et David Porter, qui reçoivent l’aide du concepteur pédagogique de ce cours, Jeff Miller.

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L’enseignement à l’ère numérique Droit d'auteur © 2023 par Anthony William (Tony) Bates est sous licence License Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale 4.0 International, sauf indication contraire.

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