Chapitre 11 : Les modes de prestation

11.5 L’avenir du campus

 

Figure 10.5.1 The magic of the campus? Image: © Cambridge Advanced Studies Program, Cambridge University, U.K., 2015
Figure 11.5.1 La magie du campus? Image: © Cambridge Advanced Studies Program, Cambridge University, U.K., 2015

L’enseignement étant offert de plus en plus en ligne, même pour les étudiantes et étudiants sur le campus, il devient important de réfléchir à la fonction de l’enseignement en face-à-face et à l’utilisation des espaces sur le campus.

11.5.1 Les caractéristiques uniques de l’enseignement en face-à-face à l’ère numérique

Sanjay Sarma, directeur de l’Office of Digital Learning (bureau de l’apprentissage numérique) au MIT, a tenté à la conférence MIT’s LINC 2013 de cerner les différences entre l’apprentissage basé sur le campus et celui en ligne, en particulier les MOOC. Il a établi une distinction entre les MOOC comme cours ouverts à tous, qui reflètent le niveau le plus élevé du savoir dans des champs d’études précis, et la « magie » de l’expérience sur le campus, qui selon lui est foncièrement différente de l’expérience en ligne (Sarma, 2013).

Il soutient qu’il est difficile de définir et cerner la magie qui s’opère sur le campus, mais il a évoqué les situations suivantes :

  • les conversations « de couloir » entre le personnel enseignant et l’effectif étudiant;
  • les activités pratiques des étudiantes et étudiants hors des cours et des laboratoires au programme;
  • l’apprentissage informel qui se déroule quand des étudiantes et étudiants se retrouvent à proximité les uns avec les autres.

Sharma a aussi fait allusion à d’autres caractéristiques dans sa présentation, sans pour autant les mentionner comme telles :

  • la grande qualité des étudiantes et étudiants admis au MIT, ce qui crée un « effet d’entrainement » permettant d’établir des normes de rendement encore plus élevées;
  • les réseaux sociaux développés par les étudiantes et étudiants au MIT qui plus tard dans leur carrière leur seront très utiles.

Cependant, nous devons aller au-delà de la « magie » du campus et nous concentrer sur la réalité des avantages et des limites – les affordances – de l’enseignement en face à face. Cette question a été examinée en détail au Chapitre 7, section 4. Malheureusement, il ne s’agit pas d’un sujet qui se prête à des généralisations faciles. Les avantages de l’enseignement en face à face varient en fonction du contexte. Chaque enseignant ou formateur doit procéder à cette analyse pour lui-même, dans son propre contexte.

L’accès facile et fréquent aux laboratoires est un aspect primordial qu’il ne faut pas oublier quand il est question des caractéristiques uniques de l’apprentissage basé sur le campus. Il est difficile d’y pourvoir en ligne, même si l’on fait de plus en plus appel à des laboratoires à distance et à des simulations. Finalement, autre caractéristique importante à mentionner, le campus offre des occasions de faire des rencontres en tous genres. À cet égard, l’aspect le plus important est sans doute les relations sociales établies qui permettront plus tard de favoriser le développement de la carrière des étudiantes et étudiants (voir mes commentaires sur l’Activité 11.2 pour en savoir plus sur les « possibilités uniques » de l’enseignement sur le campus).

Je vous laisse juger s’il s’agit là de caractéristiques uniques de l’enseignement en face-à-face ou plutôt d’avantages tirés de l’expérience dans des établissements d’enseignement hautement sélectifs où les frais de scolarité sont très élevés. Pour la plupart des membres du personnel enseignant toutefois, l’important est de cerner des avantages pédagogiques plus concrets et plus généraux de l’enseignement en face-à-face.

11.5.2 La loi de la substitution égale

Pour commencer, nous devrions partir de l’hypothèse que, d’un point de vue strictement pédagogique, la plupart des cours peuvent être donnés aussi bien en ligne qu’en présentiel, ce que j’appelle la loi de substitution égale. Cela signifie que ce sont d’autres facteurs, comme le coût, le réseautage social, l’aspect pratique pour les enseignantes et enseignants, les compétences et les connaissances de ces derniers, le type d’étudiantes et étudiants et le contexte sur le campus, qui, plutôt que les exigences académiques relatives à la matière, détermineront d’abord et avant tout si le cours doit être offert en ligne ou sur le campus. Ce sont là toutes des raisons parfaitement justifiables de privilégier l’expérience sur le campus.

Toutefois sur certains points essentiels, il existe fort probablement de bonnes raisons pédagogiques d’offrir aux étudiantes et étudiants un apprentissage en face-à-face ou dans un contexte pratique. En d’autres mots, il nous faut trouver les exceptions à la loi de substitution égale. Ces caractéristiques pédagogiques uniques de l’enseignement sur le campus doivent faire l’objet d’une recherche plus approfondie ou, du moins, se fonder davantage sur une théorie, que ce qui a été fait jusqu’à présent. À l’heure actuelle, nous ne possédons aucune méthode efficace et convaincante permettant de bien cerner le caractère unique de l’expérience sur le campus en ce qui concerne les résultats d’apprentissage. L’hypothèse généralement admise semble être que l’expérience sur le campus doit être la plus efficace, du moins sous certains aspects, puisque c’est ainsi que nous avons toujours fait les choses. Il nous faut donc inverser la question : Quelles sont les raisons d’ordre pédagogique ou universitaire justifiant l’apprentissage sur le campus alors qu’il est possible d’enseigner en ligne presque tout?

11.5.3 L’impact de l’apprentissage en ligne sur l’expérience sur le campus

Cette question revêt une importance toute particulière quand on examine l’impact qu’aura une présence accrue de l’apprentissage mixte et hybride sur les espaces d’enseignement. D’une certaine façon, il pourrait s’agir d’une bombe à retardement pour les écoles, les collèges et les universités.

11.5.3.1 Repenser la conception des salles de classe

Alors que nous passons de cours magistraux vers un apprentissage plus interactif dans l’enseignement post-secondaire, et à une plus grande intégration de l’apprentissage numérique avec l’enseignement en classe, nous aurons besoin de réfléchir aux espaces où se fait l’enseignement ainsi qu’à la façon dont la pédagogie, l’apprentissage en ligne et la conception des salles de classe s’influencent mutuellement. Pour que le déplacement des étudiantes et étudiants vers l’établissement d’enseignement en vaille toujours la peine dans le contexte d’un apprentissage en ligne accru, les activités sur le campus se doivent d’être enrichissantes. Par exemple, si les étudiantes et étudiants se rendent à l’établissement pour une communication interpersonnelle et du travail d’équipe intensif, auront-ils accès à des salles suffisamment bien organisées et souples pour atteindre leurs objectifs, en tenant compte du fait qu’il importe pour eux de pouvoir agencer leurs activités en ligne avec celles en salle de classe?

Par conséquent, en raison de la nouvelle technologie, de l’apprentissage hybride ainsi que de la volonté de faire participer les étudiantes et étudiants et de les amener à acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à l’ère numérique, des enseignantes et enseignants et des architectes ont entrepris de revoir la conception et l’utilisation des salles de classe.

 

Figure 10.5.2 Design for a classroom from Steelcase
Figure 11.5.3 Conception d’une salle de classe interactive réalisée par Steelcase (© Steelcase, 2013)

Steelcase est une entreprise américaine spécialisée dans la fabrication de matériel de bureau et de mobilier scolaire. Ses recherches sur les environnements d’apprentissage sont impressionnantes, souvent avec une longueur d’avance sur le processus de réflexion se déroulant dans nos établissements d’enseignement postsecondaire concernant l’impact de l’apprentissage en ligne sur la conception des salles de classe. Leur site Web sur la recherche pédagogique et deux de leurs rapports, Active Learning Spaces et Active Learning Outcomes Report, sont des documents que tous les responsables dans les établissements postsecondaires et même les spécialistes de la planification dans les écoles primaires et secondaires devraient consulter.

En ce qui concerne les espaces d’apprentissage actif, Steelcase formule les observations suivantes :

Les espaces d’apprentissage formel n’ont à peu près pas changé depuis des siècles : une salle rectangulaire avec des rangées de bureaux faisant face à l’enseignante ou enseignant […] Toutefois, ce modèle ne répond pas aux exigences des étudiantes et étudiants et du personnel enseignant d’aujourd’hui. Ce type de salle désuet ne permet pas d’intégrer adéquatement les trois éléments clés d’un environnement d’apprentissage efficace : la pédagogie, la technologie et l’espace.

Tout changement commence par la pédagogie. Il y a une grande diversité et une évolution tant chez le personnel enseignant que dans les méthodes pédagogiques. Il est souvent nécessaire d’apporter des changements dans la salle de classe d’un cours à l’autre et, même parfois, pendant un cours. Par conséquent, il devrait être possible de les adapter selon les besoins en matière d’enseignement et d’apprentissage. Le personnel enseignant devrait pouvoir bénéficier du soutien nécessaire pour développer de nouvelles stratégies d’enseignement en fonction de ces besoins.

L’intégration de la technologie doit se faire avec minutie. Les étudiantes et étudiants d’aujourd’hui sont nés en pleine ère numérique. Ils n’ont aucune difficulté à utiliser la technologie pour présenter et partager de l’information. Les surfaces verticales de présentation de contenu, les écrans de projection multiples et les tableaux blancs, sous différentes configurations, représentent tous des éléments importants à prendre en considération pour la salle de classe.

L’espace a une incidence sur l’apprentissage. Plus des trois quarts des cours comprennent des discussions de groupe et près de 60 % d’entre eux font appel à l’apprentissage en petits groupes. Ces taux augmentent d’année en année. Les méthodes pédagogiques misant sur l’interaction requièrent des espaces d’apprentissage qui permettent à tous de suivre le contenu enseigné et de maintenir le contact les uns avec les autres. Toutes les places dans la salle devraient être de bonnes places. Les écoles adoptent de plus en plus une approche constructiviste et le « sage sur l’estrade » laisse la place progressivement au « guide accompagnateur ». Les espaces doivent donc être au service de la pédagogie et de la technologie afin que le personnel enseignant, se déplaçant d’une équipe à l’autre dans le cadre d’un apprentissage entre pairs, soit en mesure d’offrir une rétroaction, une évaluation, une orientation et un soutien aux étudiantes et étudiants. La pédagogie, la technologie et l’espace, lorsque soigneusement étudiés et intégrés, permettent de définir le nouvel écosystème de l’apprentissage actif.

Dans Rethinking Space : Sparking Creativity, Andrew Kim, chercheur en éducation chez Steelcase, déclare :

« Le travail créatif est plus efficace dans les espaces d’apprentissage qui favorisent le travail en équipe et le partage de l’information. »

 

Figure 11.5.4 Salle de classe interactive à l’université Queen’s, Kingston, Ontario

La conception des espaces de classe doit maintenant tenir compte du fait que les étudiantes et étudiants font de plus en plus leurs travaux en ligne (souvent hors de la salle de classe). L’espace d’apprentissage doit par conséquent refléter cette réalité. Ces espace doit permettre d’accéder aux connaissances, de les acquérir, de les partager et d’en faire la démonstration tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la salle de classe. Si cet espace est organisé en « grappes » de mobilier et d’équipements facilitant le travail en petits groupes, ces grappes devront avoir accès à des prises d’alimentation électrique pour que les étudiantes et étudiants puissent brancher leurs appareils, idem pour l’accès sans fil à Internet; il faut aussi offrir la capacité de transmettre et d’afficher du contenu sur des écrans dans la salle (c.-à-d. une classe Intranet). Les étudiantes et étudiants ont aussi besoin d’endroits calmes et d’espaces réservés pour le travail individuel et de groupe. Lorsque les enseignants sont confrontés à une telle utilisation de l’espace, ils adoptent naturellement des approches d’apprentissage plus actives.

11.5.3.2 L’impact de la classe inversée et de l’apprentissage hybride sur la conception des salles de classe

Ces conceptions de classes supposent que l’enseignement se fait dans des salles relativement petites. Toutefois, nous assistons également à une modification des grandes salles par l’utilisation de conceptions hybrides comme la salle de classe inversée. Mark Valenti (2013) du groupe Sextant (entreprise du secteur de l’audiovisuel) déclare à ce sujet : « Nous assistons essentiellement à la fin des grandes salles de classe. » Compte tenu de la situation financière actuelle, nous ne devrions pas cependant présumer que les cours se donnant actuellement dans de grandes salles seront offerts désormais en petits groupes (le nombre de petites salles n’est probablement pas suffisant pour accueillir l’ensemble des étudiantes et étudiants dans de tels cours, dont le nombre dépasse souvent 1000). Par contre, il pourrait être possible de réorganiser ces groupes en plus petites classes et, au besoin, de reformer le grand groupe original. Chose certaine, l’espace de ces grandes salles ne doit surement plus être aménagé en grandes rangées de sièges comme c’est actuellement la norme dans de nombreux amphithéâtres.

Steelcase mène aussi des études sur une conception des salles, qui tiendrait aussi compte des besoins du personnel enseignant. Par exemple, si une université ou un département envisage de se doter d’espaces communs d’apprentissage pour les étudiantes et étudiants, pourquoi alors ne pas regrouper les bureaux du personnel enseignant à proximité plutôt que dans un autre édifice? On peut en effet penser qu’il serait souhaitable d’intégrer ces bureaux aux espaces ouverts d’enseignement.

11.5.3.3 L’impact sur les plans d’investissement en immobilisation

Il est facile de comprendre pourquoi une entreprise comme Steelcase porte un intérêt à ces nouveaux développements. Il s’agit d’une excellente occasion pour eux sur le plan commercial, qui pourrait leur permettre de vendre de nouveaux types de mobilier scolaire perfectionné pour répondre aux besoins. C’est là tout le problème. Les universités, les collèges et surtout les écoles n’ont tout simplement pas l’argent qu’il faut pour intégrer rapidement ces nouveaux concepts de salle de classe. Et même si c’était le cas, ils devraient tout d’abord réfléchir longuement aux questions suivantes avant d’aller de l’avant :

  • Étant donné l’évolution rapide de l’apprentissage hybride et en ligne, de quel genre de campus aurons-nous véritablement besoin dans les 20 prochaines années?
  • Quelles sommes faut-il investir dans l’infrastructure lourde alors que les étudiantes et étudiants font de plus en plus leur apprentissage en ligne?

Néanmoins, la situation actuelle offre cependant l’occasion d’établir tout au moins les priorités en matière d’innovation pour les salles de classe :

  • lors de la construction ou de la rénovation du campus et des bâtiments importants;
  • si la reconception des grandes classes de première et deuxième années doit être effectuée, il est possible d’essayer un prototype de salle pour l’une d’entre elles et d’évaluer les résultats; s’ils sont probants, le modèle pourrait être étendu progressivement aux autres grandes classes;
  • lors de la restructuration d’un département ou d’un programme visant à intégrer dans une large mesure l’apprentissage en ligne à l’enseignement en classe, l’une des priorités devrait être le financement de la conception de nouvelles salles;
  • avant toute acquisition importante de mobilier scolaire visant à remplacer le matériel désuet ou usé, la conception des salles de classe devrait faire l’objet d’études.

Ce qu’il faut retenir ici en premier lieu, c’est que tout investissement dans des salles de classe nouvelles ou adaptées doit découler de décisions visant à modifier la pédagogie et les méthodes d’enseignement. Cela signifie de faire appel aux chercheurs, au personnel de soutien en TI, aux concepteurs pédagogiques et au personnel des divers établissements d’enseignement, ainsi qu’à des architectes et des concepteurs de mobilier. Deuxièmement, je suis fortement en accord avec l’affirmation selon laquelle nous façonnons notre environnement et qu’ensuite, c’est l’environnement qui nous façonne. Fournir un environnement d’apprentissage bien conçu et flexible au personnel enseignant favorisera une transformation majeure de la façon d’enseigner; mais continuer à les obliger d’enseigner devant les rangées de sièges dans des boites rectangulaires, aura l’effet contraire.

Peut-être l’aspect le plus important, il faut que le système des écoles et les établissements d’enseignement entament un examen de ses plans de croissance en ce qui concerne les édifices sur le campus. En particulier :

  • Aurons-nous besoin de salles de classe additionnelles puisque les étudiantes et étudiants passeront près de la moitié de leur temps à étudier en ligne ou dans des classes inversées?
  • Avons-nous suffisamment d’espaces dédiés à l’apprentissage où un grand nombre d’étudiantes et étudiants peuvent travailler en petits groupes et ensuite se regrouper rapidement ensemble?
  • Possédons-nous des installations techniques suffisantes pour que les étudiantes et étudiants soient en mesure de faire leurs études tant en ligne qu’en face-à-face ainsi que l’équipement nécessaire pour la saisie et le partage de travaux lorsqu’ils travaillent en groupe sur le campus?
  • Serait-il préférable d’investir dans la transformation des salles actuelles plutôt que dans la construction de nouveaux espaces d’apprentissage?

Ce qui est clair, c’est que le système des écoles et les établissements devront entreprendre un processus de réflexion sur l’apprentissage en ligne, son impact probable sur l’enseignement en face-à-face et, surtout, sur la nature de l’expérience sur le campus offerte aux étudiantes et étudiants alors que ceux-ci peuvent effectuer en grande partie leurs études en ligne. Cette réflexion devra orienter tous les investissements dans les infrastructures et le matériel.

11.5.4 Repenser le rôle du campus

Si nous acceptons le principe de substitution égale à de nombreuses fins scolaires, cela nous ramène à la question de la motivation des étudiants et étudiants qui doivent prendre l’autobus pour se rendre sur le campus. Si l’apprentissage peut se faire tout aussi bien (et de façon plus pratique) en ligne, que pouvons-nous offrir sur le campus qui justifierait ce déplacement? Tel est le véritable défi présenté par l’apprentissage en ligne.

La question n’est pas seulement de déterminer les activités devant se faire en face-à-face ou en laboratoire. Cela concerne aussi la fonction sociale et culturelle de l’école, du collège et de l’université. Un bon nombre d’étudiantes et étudiants dans nos grandes universités urbaines se contentent de venir à assister à leurs cours, peut-être d’utiliser le carrefour d’apprentissage entre les cours et de prendre une bouchée, avant de retourner à leur domicile. Au fur et à mesure que nos universités ont pris de l’ampleur, certains aspects culturels liés au campus se sont amenuisés.

L’apprentissage en ligne et hybride fournit une occasion de revoir dans son ensemble le rôle et la fonction du campus. C’est aussi le cas pour les décisions sur les activités devant être menées dans des salles de classe, alors que les étudiantes et étudiants ont accès partout à une formation en ligne. Bien sûr, nous pourrions fermer boutique et tout transférer en ligne (et épargner beaucoup d’argent), mais nous devons toutefois examiner ce que nous perdrions en cours de route avant d’en arriver à une telle solution.

Références

Sarma, S. (2013) The Magic Beyond the MOOCs Boston MA: LINC 2013 conference

Steelcase Education (undated) Active Learning Spaces Michigan: Grand Rapids

Steelcase Education (2022)  Active Learning Outcomes Michigan: Grand Rapids

Activité 11.5 Réaménager votre espace de classe

Là où le concierge détermine la pédagogie : J’ai déjà travaillé dans une école où, chaque matin, les chaises et les bureaux étaient disposés en rangées bien droites faisant face à l’avant de la classe. Le concierge devenait furieux s’ils étaient laissés dans une autre disposition à la fin de la journée. J’ai donc passé trop de temps de cours avec les élèves à réorganiser les bureaux pour le travail de groupe, puis à ranger ensuite. (J’étais jeune et je n’osais pas défier le concierge qui était assez redoutable).

  1. Si vous aviez à concevoir de toutes pièces un espace d’enseignement pour un groupe de 40 étudiantes et étudiants (au maximum), à quoi ressemblerait aujourd’hui cet espace compte tenu de la technologie disponible et des méthodes d’enseignement possibles?
  2. Si vous utilisez une salle pouvant accueillir 200 étudiantes et étudiants et que vous voulez changer de méthode d’enseignement, comment procèderiez-vous pour reconcevoir votre cours? De quel type de salles auriez-vous besoin?

Il n’y a pas de rétroaction pour cette activité.

Points clés à retenir

  1. Il existe un continuum d’apprentissage basé sur la technologie qui va de l’enseignement « pur » en face à face jusqu’aux programmes entièrement en ligne. Chacun des membres du personnel enseignant doit décider où devrait se situer un cours ou un programme sur ce continuum.
  2. Nous ne possédons pas de données ni de théories de recherche fiables pour nous aider dans ce processus, bien que nous ayons de plus en plus d’expérience permettant d’établir les forces et les limites de l’apprentissage en ligne. Ce qui fait défaut tout particulièrement est une analyse, fondée sur des données, portant sur les forces et les limites de l’enseignement en face à face quand est aussi offert un apprentissage en ligne.
  3. En l’absence d’une théorie fiable à cet égard, je propose quatre facteurs à prendre en considération pour le choix du mode de prestation, en particulier pour les différentes utilisations de l’apprentissage en face-à-face et en ligne dans le cadre des cours mixtes :
    • les caractéristiques et les besoins des étudiantes et étudiants
    • votre stratégie d’enseignement privilégiée en matière de méthodes et de résultats d’apprentissage;
    • les exigences en matière de pédagogie et de présentation sur le plan (a) du contenu et (b) des compétences;
    • les ressources dont vous disposez en tant que membre du personnel de formation (y compris le temps disponible).
  4. Le passage à l’apprentissage mixte ou hybride signifie qu’il est nécessaire de repenser l’utilisation du campus et des installations afin de pouvoir soutenir pleinement un tel apprentissage.

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L’enseignement à l’ère numérique Droit d'auteur © 2023 par Anthony William (Tony) Bates est sous licence License Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale 4.0 International, sauf indication contraire.

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