15. Le livre en quelques mots

Scénario H : Mettre un frein à la propagation de la grippe

Flambées épidémiques déclarées de grippe aviaire (A/H5N1) chez les animaux et l’homme depuis décembre 2013

Dernière mise à jour : 11 janvier 2006

Figure 12.2 Stopping flu Image: © European Commission, 2015
Figure 15.H Mettre un frein à la propagation de la grippe
Image : © European Commission, 2015

Bonjour, Chris. Tu m’as demandé de te tenir au courant de mes études à l’UCC [nom fictif d’une université au Centre du Canada]. J’ai complété la moitié d’un programme très intéressant appelé « Recherche scientifique mondiale ». Nous devions choisir un sujet de recherche parmi les cinq ou six choix qui nous étaient offerts. Mon problème à résoudre s’appelle actuellement « Mettre un terme à la propagation de la grippe ». En bref, nous étudions le virus de la grippe et comment prévenir les pandémies. Je pensais au début que ce serait seulement une question de médecine, mais je dois aussi faire des mathématiques, de la géographie, de la science agricole, de la gestion et même des communications. Et je dois aussi aborder d’autres types de sciences parce que, de près ou de loin, elles jouent toutes un rôle important dans l’étude de notre problème. En groupe, nous travaillons à définir le problème, à recueillir les données et à interpréter les résultats.

Mon groupe comprend 25 étudiants provenant de partout dans le monde. En tout, il y a 2000 étudiants inscrits au programme. Mon instructrice principale, Dre Madelaine McVicar, est la responsable du groupe de 25 personnes dont je fais partie. Elle travaille à l’autre bout du pays, dans un hôpital à Halifax. En fait, son rôle ressemble plus à celui d’un chef d’orchestre. Des spécialistes de tous les coins du monde participent au cours, certains seulement par l’entremise de courts fichiers balado ou de vidéos sur YouTube, tandis que d’autres animent des séminaires en ligne sur des questions précises soulevées dans notre recherche. Dre McVicar est très bonne pour trouver des ressources susceptibles de nous aider. À l’occasion, nous tenons des sessions en ligne avec des professeurs de l’UCC ayant participé à la conception du programme.

Ce qui m’a un peu décontenancé au début est l’absence de cours magistral et de sujets d’étude prédéterminés chaque semaine. Même si nous avons un ensemble de modules sur les méthodes de recherche fondamentale ainsi qu’un genre de guide pour le programme sur le Web conçu par des enseignants et enseignantes de l’UCC, c’est nous qui choisissons les sujets d’étude. En outre, nous bénéficions d’un guide donnant accès à une vaste gamme de ressources, principalement des choses gratuites sur Internet : par exemple des documents publiés dans une revue en accès libre ou des choses sur iTunes U qui pourront nous servir directement pour la problématique de recherche que nous abordons. De plus, le site Web du cours peut nous aiguiller vers certains endroits pour trouver ce que nous cherchons. Très tôt dans le programme, nous avons dû remettre au Dre McVicar un rapport provisoire indiquant les ressources consultées et celles recherchées. Pour certains sujets, comme la structure moléculaire du virus de la grippe, c’était assez évident. Pour d’autres moins, et il nous a fallu nous-mêmes les identifier. Le sujet qui m’intéressait tout particulièrement est le rapport entre les voyages internationaux et la propagation du virus de la grippe. Une des choses que nous devons toujours faire est d’évaluer les sources utilisées et leur fiabilité.

Nous devons chaque mois créer nos propres rapports en ligne – appelés portefeuilles électroniques – faisant état des progrès réalisés dans le cadre de notre sujet de recherche. Les portefeuilles électroniques mensuels de groupe comptent pour 50 % de la note finale, alors que les autres 50 % sont attribués au portefeuille électronique individuel que chacun d’entre nous doit réaliser et qui présente un résumé du projet dans son ensemble et notre contribution sur le plan individuel. C’est Dre McVicar qui fait la correction et l’évaluation.

Il y a environ 20 autres groupes de l’UCC faisant des recherches sur le même sujet. Nous partageons des données entre nous sur un forum de discussion ainsi que sur un site Web partagé servant aux portefeuilles électroniques mensuels. De plus, les autres groupes peuvent nous fournir un soutien et une rétroaction, ce qui parfois peut être très utile. En raison de mon emploi, je m’intéresse particulièrement aux taux de mortalité associés aux différents types de virus de la grippe. J’ai réussi à établir des liens avec un étudiant d’un autre groupe qui est un spécialiste dans le domaine et qui travaille pour une société suisse d’assurance – cela pourrait même, qui sait, mener à un emploi pour moi!

Grâce aux ententes conclues par l’UCC avec un grand nombre d’hôpitaux et d’autorités sanitaires à travers le monde, nous pouvons avoir accès à des données très intéressantes. À l’échelle locale, nous devons souvent nous déplacer pour trouver les informations que nous recherchons, par exemple les données sur les admissions à l’hôpital en raison de la grippe au cours d’une semaine donnée. Ainsi, nous avons réussi à suivre la propagation dans le monde entier d’une souche spécifique dès la première semaine du cours, au moment où le virus a été identifié en Chine, et ensuite pendant les cinq mois qui ont suivi. L’UCC a aussi une entente avec IBM pour le chargement de données et l’utilisation de leur analytique. Apparemment, l’UCC a reçu des fonds d’un des conseils de recherche pour soutenir une partie de la recherche effectuée dans le cadre du programme. Nous avons ainsi la capacité de puiser des données brutes à partir de nombreuses sources dans le monde, ce qui nous vaut parfois de recevoir un appel sur Skype de la part d’un professeur de l’UCC qui veut accéder à nos données! Un autre groupe a même reçu une demande de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) pour leur transmettre certaines des données recueillies.

Un bon nombre d’étudiants étrangers sont inscrits dans d’autres universités et pourront demander un transfert des crédits à leur propre programme. Beaucoup d’étudiants sont aussi commandités par leur employeur, que ce soit un hôpital, un organisme gouvernemental ou autre. Par ailleurs, les étudiants qui terminent un des sujets de recherche reçoivent un insigne, tandis que ceux qui achèvent les trois obtiennent un diplôme. Pour obtenir les 60 autres crédits du programme, je devrai réaliser un projet de recherche individuel. Je pense que je vais poursuivre cette voie puisque j’en ai besoin si je veux faire des études supérieures, même si tout le monde dit que le projet de recherche individuel est passablement difficile et que les normes sont très élevées.

Ce que j’aime vraiment de ce programme c’est que j’ai l’occasion d’apprendre beaucoup en très peu de temps. Nous touchons à des problèmes bien réels. De plus, le fait de regrouper des personnes provenant d’horizons très différents, qui travaillent ensemble sur un même projet, me donne l’impression non seulement de faire des études, mais aussi que nous pouvons vraiment changer les choses.

Remarque : Ce scénario a été initialement élaboré pour la Open University du Royaume-Uni, et ce, bien avant la pandémie de COVID-19. Il est utilisé ici avec sa permission. Il a été influencé par le programme intégré en sciences de la McMaster University. Le programme de McMaster est cependant seulement offert sur le campus et est réservé à 50 étudiantes et étudiants rigoureusement sélectionnés.

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L’enseignement à l’ère numérique Droit d'auteur © 2023 par Anthony William (Tony) Bates est sous licence License Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale 4.0 International, sauf indication contraire.

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