Chapitre 12 : Les tendances dans l’éducation ouverte

12.2 Les ressources éducatives libres (REL)

© Giulia Forsyth, 2012
Figure 12.2.1 Forum des Ressources éducatives libres (REL), en anglais  »Open Educational Resources » (OER), de BCCampus – Pourquoi est-ce important? © Giulia Forsyth, 2012

Les ressources éducatives libres sont quelque peu différentes de l’apprentissage ouvert parce qu’elles sont essentiellement un contenu, alors que l’apprentissage ouvert inclut à la fois un contenu et des services éducatifs notamment les matériels spécialement conçus en ligne, le soutien intégré aux apprenantes et apprenants et l’évaluation.

De leur côté, les ressources éducatives libres couvrent une vaste gamme de formats en ligne, y compris les manuels en ligne, les enregistrements vidéo de cours magistraux, les clips, YouTube, les matériels textuels web conçus pour l’étude autonome, les animations et les simulations, les diagrammes et les graphiques numériques, certains MOOC ou, même, des matériels d’évaluation comme les tests avec réponses automatisées. Les REL peuvent aussi inclure des diapos PowerPoint ou les fichiers PDF des notes de cours magistraux. Afin d’être vraiment des ressources éducatives libres pourtant, elles doivent être disponibles librement pour une utilisation éducative.

12.2.1 Les principes des REL

David Wiley est l’un des pionniers en matière de REL. Wiley et des collègues suggèrent (Hilton et autres, 2010) qu’il y a cinq principes fondamentaux de l’édition ouverte. Les voici ci-dessous.

  • Réutiliser : c’est le niveau de base de l’ouverture. Les personnes sont autorisées à utiliser en tout ou en partie l’œuvre à des fins personnelles – par exemple, télécharger une vidéo éducative pour la visionner plus tard.
  • Redistribuer : les personnes peuvent partager l’œuvre avec d’autres individus – par exemple, envoyer par courriel un document numérisé à un collègue.
  • Réviser : les personnes peuvent adapter, modifier, traduire ou changer l’œuvre – par exemple, transformer un livre écrit en anglais pour en faire un livre audio en espagnol.
  • Remixer : les personnes peuvent combiner deux ressources existantes ou plus pour créer une nouvelle ressource – par exemple, sélectionner des cours magistraux en audio provenant d’un cours pour les combiner avec des diapos d’un autre cours pour créer une nouvelle œuvre dérivée.
  • Retenir : il n’y a aucune restriction sur la gestion des droits numériques (GDN). Vous êtes donc libre de garder le contenu – que vous soyez l’auteur, un membre du personnel de formation utilisant les matériels, ou encore, une étudiante ou un étudiant.

Ce manuel ouvert que vous lisez en ce moment satisfait à l’ensemble de ces cinq critères (il est doté d’une licence CC BY-NC – voir la Section 12.2.2 ci-dessous). Les utilisatrices et utilisateurs des REL ont l’obligation cependant de vérifier la licence actuelle pour la réutilisation, parce qu’il y a parfois des limitations : ainsi, ce livre-ci ne peut pas être reproduit à des fins commerciales sans permission. Par exemple, il ne peut pas être transposé en un livre à but lucratif par un éditeur commercial, à moins que ce dernier ait obtenu de l’auteur une permission écrite à cette fin. Pour protéger vos droits en tant qu’auteur de REL implique habituellement de publier sous une licence Creative Commons ou d’une autre licence ouverte.

12.2.2 Les licences Creative Commons

Cette idée apparemment simple, au moyen de laquelle un « auteur » peut créer une licence, permet aux gens d’accéder à des matériels protégés par le droit d’auteur et de les adapter sans frais ni permission spéciale. C’est vraiment une des idées géniales du 21e siècle. Or, cette démarche n’enlève pas le droit d’auteur au détenteur de l’œuvre, mais elle habilite ce dernier à donner automatiquement la permission pour différents types d’utilisation de son œuvre, et ce, gratuitement et sans bureaucratie.

Figure 10.7 The spectrum of Creative Commons licenses © The Creative Commons, 2013
Figure 12.2.2 Le spectre des licences Creative Commons.
© The Creative Commons, 2013

Il existe maintenant plusieurs licences Creative Commons possibles. Voici les six principales licences :

  • CC BY (licence de paternité) : elle permet à d’autres individus de distribuer, de remixer et d’ajuster l’œuvre, et d’y ajouter des éléments même à des fins commerciales à condition que l’auteur de la création originale soit reconnu. Cette licence est la plus accommodante parmi celles qui sont offertes. Elle est recommandée pour la dissémination et l’utilisation maximales des matériels autorisés sous licence.
  • CC BY-SA (licence de paternité – partage des conditions initiales à l’identique) : elle permet à d’autres individus de remixer et d’ajuster l’œuvre, et d’y ajouter des éléments même à des fins commerciales à condition que l’auteur de la création originale soit reconnu et qu’ils obtiennent une licence pour leurs nouvelles créations selon des modalités identiques. Cela est particulièrement important si l’œuvre inclut aussi des matériels d’autres personnes, qui sont munies d’une licence par le biais de Creative Commons.
  • CC BY-ND (licence de paternité – pas de modification) : elle permet la redistribution commerciale et non commerciale à condition que l’œuvre demeure complète et inchangée et que l’auteur de la création originale soit reconnu.
  • CC BY-NC (licence de paternité – pas d’utilisation commerciale) : elle permet à d’autres individus de remixer et d’ajuster l’œuvre, et d’y ajouter des éléments à des fins non commerciales; et bien que leurs nouvelles créations doivent aussi reconnaitre l’auteur de la création originale et être non commerciales, ils n’ont pas à obtenir une licence pour les créations dérivées selon les mêmes modalités.
  • CC BY-NC-SA (licence de paternité – pas d’utilisation commerciale – partage des conditions initiales à l’identique) : elle permet à d’autres individus de remixer et d’ajuster l’œuvre, et d’y ajouter des éléments à des fins non commerciales à condition que l’auteur de la création originale soit reconnu et qu’ils obtiennent une licence pour leurs nouvelles créations selon des modalités identiques.
  • CC BY-NC-ND (licence de paternité – pas d’utilisation commerciale – partage des conditions initiales à l’identique) : elle est la plus restrictive des six principales licences; elle permet uniquement à d’autres individus de télécharger l’œuvre et de la partager avec d’autres à condition que l’auteur de la création originale soit reconnu, mais ils ne peuvent pas la modifier de quelque manière que ce soit ni l’utiliser à des fins commerciales.

Si vous désirez offrir vos propres matériels en tant que ressources éducatives libres, il est relativement simple d’effectuer le processus pour choisir une licence et pour l’appliquer à toute œuvre (voir Licences Creative Commons). En cas de doute, je vous suggère de consulter un bibliothécaire à ce sujet.

12.2.3 Les sources de REL

Il existe de nombreux « référentiels » de ressources éducatives libres (p. ex., voir pour l’éducation postsecondaire MERLOT ou OER Commons et pour l’éducation élémentaire et secondaire, Edutopia). En outre, l’Open Professionals Education Network (réseau des professionnels d’éducation ouverte) est un excellent guide pour trouver et utiliser des REL.

Cependant quand vous cherchez des ressources éducatives libres possibles sur Internet, vérifiez toujours si la ressource est dotée ou non d’une licence Creative Commons ou d’un énoncé permettant de la réutiliser. C’est peut-être une pratique courante d’utiliser gratuitement des ressources sans se préoccuper trop du droit d’auteur, mais l’absence de toute licence claire ou permission de réutiliser pose certains risques. Par exemple, plusieurs sites Web (comme OpenLearn), permettent seulement l’utilisation personnelle individuelle à des fins non commerciales. Cela signifie de fournir un lien vers le site à l’intention des étudiantes et étudiants au lieu d’intégrer les matériels directement dans votre propre enseignement. En cas de doute au sujet du droit de réutilisation, veuillez vous renseigner auprès du personnel de votre bibliothèque ou du service de la propriété intellectuelle.

12.2.4 Les limitations des REL

L’adoption des REL, autres que les manuels libres (voir section suivante), par les enseignants est encore relativement faible, mais elle augmente lentement. Par exemple, au Canada en 2018, 54 % des établissements interrogés ont déclaré que certains départements utilisent actuellement des manuels libres et 67 % ont déclaré que d’autres formes de REL sont utilisées dans au moins certains départements (Johnson, 2019).

12.2.4.1 Les enjeux de qualité

La principale critique au sujet des REL concerne la qualité médiocre de nombreuses ressources éducatives libres disponibles actuellement. Entres autres, les REL offrent non seulement des pages entières de textes sans aucune interaction souvent sous forme de documents PDF ne pouvant pas être modifiés ni adaptés facilement, mais aussi des simulations rudimentaires, des graphiques mal produits et des conceptions ne réussissant pas à rendre évidents les concepts théoriques à illustrer.

À la suite d’un sondage mené en Europe portant sur les attitudes des utilisatrices et utilisateurs éventuels des REL, Falconer (2013) prononce la conclusion suivante :

La capacité des masses de participer à la production des REL, ainsi qu’une méfiance culturelle de toute chose obtenue gratuitement, soulève chez les utilisatrices et utilisateurs des préoccupations au sujet de la qualité. Les fournisseurs ou les éditeurs commerciaux, qui génèrent une confiance grâce à la publicité, à la portée du marché et à une production reluisante, peuvent exploiter cette méfiance envers les produits gratuits. La confiance en la qualité est un puissant moteur pour les initiatives de REL. Cependant, l’enjeu des moyens évolutifs d’assurer la qualité dans un contexte, où toutes et tous peuvent en principe contribuer, n’est pas encore résolu. En outre, la question de savoir si la qualité se transfère sans ambigüité d’un contexte à un autre est rarement [abordée]. Enfin, un système de sceau d’approbation n’est pas infiniment extensible, tant que la robustesse des critiques des utilisatrices et utilisateurs ou toutes autres mesures contextualisées n’ont pas encore été explorées suffisamment.

Pour que plus de personnes (autres que les créateurs des REL) adoptent les REL, il faudra que ces ressources soient bien conçues. Il n’est donc pas étonnant peut-être que la plupart des REL utilisés sur l’iTunes University provenaient auparavant de l’Open University jusqu’à ce que l’OU établisse son propre portail de REL, appelé OpenLearn. Les REL offertes sur ce portail sont principalement des matériels textuels issus de cours de l’OU et conçus spécifiquement pour l’étude autonome en ligne. Une fois de plus, la conception est un facteur critique afin d’assurer la qualité d’une REL.

12.2.4.2 Image de soi professionnelle des enseignants et des instructeurs

Hampson (2013) suggère une autre raison pour la lenteur de l’adoption des REL. Selon lui, cela est surtout relié à l’image professionnelle qu’ont d’eux-mêmes de nombreux enseignantes et enseignants. L’argument de Hampson est que ces derniers ne se voient pas comme de simples enseignants, mais aussi comme des créateurs et des disséminateurs de connaissances nouvelles ou originales. Ils veulent donc laisser leur propre estampille sur leur enseignement. C’est pourquoi ils manquent d’enthousiasme pour incorporer ou « copier » ouvertement les créations d’autres personnes.

De plus, les REL peuvent aisément être associées au savoir reproductif « conditionné » et non pas au travail original, ce qui peut transformer le rôle « d’artiste » du personnel enseignant en un rôle simplement « d’artisan ». On pourrait dire que ce raisonnement est absurde (car nos accomplissements sont dérivés de nos prédécesseurs), mais c’est toujours l’autoperception qui compte. Selon des professeurs-chercheurs, cet argument est teinté de vérité. Il est donc logique pour eux d’axer leur l’enseignement sur leurs propres recherches. Mais alors combien y a-t-il de Richard Feynman dans le monde?

12.2.4.3 Gratuit ou ouvert?

Il existe aussi une confusion considérable entre « libre » (gratuit) et « ouvert », qui est exacerbée par le manque d’information claire de la concession de licence sur plusieurs REL. Par exemple, les MOOC de Coursera sont gratuits, mais ils ne sont pas « ouverts » : la réutilisation sans permission du matériel de la majorité des MOOC de Coursera dans votre enseignement constitue une violation du droit d’auteur. Cependant, la plateforme MOOC edX est une source ouverte : autrement dit, les autres établissements d’enseignement peuvent adopter ou adapter le logiciel du portail, mais certains établissements tendent même sur edX à retenir le droit d’auteur. Toutefois, il y a des exceptions sur ces deux plateformes, notamment quelques MOOC n’ont pas une licence ouverte.

12.2.4.4 Situer les REL

Il y a aussi la question de la nature hors contexte des REL. Or, la recherche sur l’apprentissage montre que le contenu est mieux assimilé au sein d’un contexte (l’apprentissage situé) où l’apprenante ou apprenant est actif et, surtout, quand ce dernier peut activement bâtir le savoir en développant une signification et une compréhension « en couches ». Le contenu n’est pas statique, ni non plus un produit de base comme le charbon. En d’autres mots, le contenu n’est pas assimilé efficacement si on le compare à une pelletée de charbon versée dans un camion. L’apprentissage est un processus dynamique, qui exige le questionnement, l’ajustement de tout apprentissage antérieur pour incorporer de nouvelles idées, le test de la compréhension ainsi que la rétroaction. Ces processus « transactionnels » requièrent une combinaison de réflexions personnelles, de rétroactions provenant d’un expert (parmi le personnel enseignant ou de formation) et, ce qui est encore plus important, de rétroactions et d’interactions parmi les amis, la famille et les camarades de classe.

La faiblesse du contenu ouvert est qu’il est, vu sa vraie nature, dénué de ces composantes évolutives, contextuelles et « environnementales » qui sont essentielles pour l’apprentissage efficace. C’est-à-dire que la REL est tout comme le charbon attendant d’être chargé dans le camion; mais pour être un produit très utile, ce dernier doit d’abord être extrait, stocké, transporté et traité.

Il est donc nécessaire d’accorder plus d’attention à ces éléments contextuels, qui permettent aux REL de faire la transition à partir de « contenus » bruts pour se transposer en expériences d’apprentissage utiles. Cela signifie que le personnel enseignant doit construire des expériences ou des environnements d’apprentissage, dans lesquels les REL s’épanouiront. (Voir le Chapitre 12, Section 4 à ce sujet.)

12.2.4.5 Étudier la recherche

Pour une vue d’ensemble de la recherche sur les REL, je vous suggère de lire le Review Project, publié par Open Education Group. En outre, RREO4D est un autre projet de recherche important, qui vise à fournir des données de recherche basées sur des faits probants quant aux adoptions des REL à travers un nombre de pays d’Amérique du Sud, d’Afrique subsaharienne et du Sud-Est asiatique.

12.2.5 Comment utiliser les REL

En dépit de ces limitations, le personnel enseignant et de formation crée de plus en plus de ressources éducatives libres ou rend disponibles librement des ressources afin que d’autres les utilisent en vertu d’une licence Creative Commons. Il existe de nombreux référentiels ou portails, grâce auxquels le personnel enseignant et de formation peut avoir accès à des ressources éducatives libres. Au fil de l’augmentation de la quantité des REL, il est fort probable de pouvoir de plus en plus trouver les ressources qui conviennent le mieux à un contexte d’enseignement particulier.

En conséquence, plusieurs options sont offertes :

  • choisir une REL quelque part, puis l’incorporer ou l’adapter à vos propres cours;
  • créer vos propres ressources numériques pour votre enseignement, puis les mettre à la disposition d’autres personnes (p. ex., voir Creating OER and Combining Licences de la Florida State University);
  • élaborer un cours autour des REL, dans lequel les étudiantes et étudiants doivent trouver le contenu pour résoudre des problèmes, rédiger des rapports ou faire de la recherche sur un sujet précis (voir le Scénario G au début de ce chapitre et le Chapitre 12, Section 4.2);
  • utiliser un cours entier de l’OERu, puis élaborer les activités et l’évaluation des étudiantes et étudiants et fournir un soutien aux apprenantes et apprenants en marge du cours.

Les apprenantes et apprenants peuvent se servir des REL pour soutenir tout type d’apprentissage. Par exemple, OpenCourseWare (OCW) du MIT pourrait être utilisé aux fins d’intérêts privés personnels. Ou encore, les étudiantes et étudiants, qui éprouvent des difficultés avec les sujets dans un cours magistral crédité donné en salle de classe pourraient bien recourir à OCW afin d’obtenir une approche différentes abordant les mêmes sujets.

12.2.6 Cela en vaut encore la peine

Malgré les quelques limitations ou faiblesses actuelles des REL, il est probable que leur utilisation augmentera. Et ce, simplement parce qu’il n’est pas logique de créer chaque chose à partir de zéro, alors qu’il existe des matériels de bonne qualité déjà disponibles librement et facilement. Nous avons vu dans le Chapitre 10 sur la sélection des médias qu’il y a maintenant une quantité croissante d’excellents matériels ouverts, qui sont offerts au personnel enseignant et de formation. Cette tendance ne peut que s’accentuer au fil du temps. Nous verrons dans la Section 12.5 que cela changera surement la façon dont les cours seront conçus et offerts. En effet, les REL seront une des caractéristiques essentielles de l’enseignement à l’ère numérique.

Références

Falconer, I. et al. (2013) Overview and Analysis of Practices with Open Educational Resources in Adult Education in Europe Seville, Spain: European Commission Institute for Prospective Technological Studies

Hampson, K. (2013) The next chapter for digital instructional media: content as a competitive difference Vancouver BC: COHERE 2013 conference

Hilton, J., et al. (2010) The four R’s of openness and ALMS Analysis: Frameworks for open educational resources Open Learning: The Journal of Open and Distance Learning, 25(1), 37–44

Johnson, N. (2019) Évolution de l’apprentissage en ligne dans les universités et collèges du Canada: Sondage national sur la formation à distance et l’apprentissage en ligne 2019 Halifax NS: Canadian Digital learning Research Association

Activité 12.2 La prise de décision sur les REL

  1. Avez-vous utilisé des REL dans vos cours? Est-ce que c’était une expérience positive ou négative?
  2. Si vous n’avez pas déjà utilisé les REL, quelles sont la ou les principales raisons qui vous ont empêché de le faire? Avez-vous exploré pour voir quelles sont les REL offertes? Et quelle est leur qualité? Comment pourraient-elles être améliorées?
  3. Dans quelles circonstances seriez-vous prêt à créer une REO ou à convertir votre propre matériel en REL?

Il n’y a pas de rétroaction pour cette activité.

Licence

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L’enseignement à l’ère numérique Droit d'auteur © 2023 par Anthony William (Tony) Bates est sous licence License Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale 4.0 International, sauf indication contraire.

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